Histoire de Bougival

Photo du Club Photo de Bougival

Aux origines

Le 25 avril 697, fut signé le plus vieil acte qui mentionne la ville de Bougival. Pour certains, la dénomination de Bougival est dérivée d’un nom composé à l’époque franque à partir d’un patronyme : « Baldo Gisilo », ou « le courageux Gisilo », qui dut régner autrefois sur cette vallée.

Mais d’autres théories sont à l’origine du nom de Bougival, qui viendrait du terme celte « bog », qui signifiait la cavité. Le lieu aurait pris alors le nom de Vallée des Bogs, décliné ensuite en Bogeval, Bogival, Bogevaux, Bougivallis.

Au Moyen-âge

Au début du 13e siècle, une bulle appartenant à l’abbaye Saint-Florent de Saumur fait mention de l’église Sainte-Marie. Celle-ci comprend alors le chœur, flanqué de deux chapelles qui en formaient le transept et le superbe clocher à deux étages, couronné par une flèche octogonale en pierre. Au 13e siècle, la nef est surélevée et élargie et s’accompagne de deux bas-côtés. La paroisse de Notre-Dame naît alors, regroupant la Chaussée et le Hameau Saint-Michel. De façon quasi contemporaine s’édifie la maladrerie Sainte-Madeleine de Charlevanne, une des plus grandes de la région.

A cette époque, les coteaux dominant le vallon étaient couverts de vignes et le vin avait une certaine renommée. Les carriers, eux, creusaient les flancs des coteaux afin d’en extraire craie, pierre et chaux. C’était la principale activité du village.

Louis XIV et la « machine de Marly »

Au 17e siècle, lorsque le roi Louis XIV voulut faire remonter l’eau de la Seine pour alimenter les bassins, fontaines, canaux des parcs et jardins des châteaux de Marly et de Versailles. Colbert fit appel à Arnold de Ville, fils d’un maître de forges du pays de Liège, qui releva le défi de construire une Machine pour acheminer l’eau de la Seine jusqu’à Versailles ; « la Machine de Marly ».

Au temps des Impressionnistes

L’invention du chemin de fer va donner alors à Bougival, et aux villes environnantes, un nouvel essor. La première ligne, inaugurée en 1837, reliait la gare de Paris-Saint-Lazare à Saint-Germain-en-Laye. Les omnibus à chevaux, puis les tramways amenaient, depuis Rueil-Malmaison, de pleines voitures de Parisiens qui avaient pris l’habitude de venir passer le dimanche au bord de la Seine. Des guinguettes s’ouvrirent pour les accueillir, et les loueurs de barques se transformèrent en canotiers.

Maurice de Vlaminck (1876-1958) Restaurant de la Machine à Bougival – Vers 1905 – Huile sur toile; H. 60 ; L. 81,5 cm; musée d’Orsay

Fêtes nautiques, régates et bals se succédaient durant la belle saison. Dans le sillage de cette nouvelle mode populaire, des peintres vinrent saisir, sur le vif, scènes et paysages. Ils n’étaient pas les premiers artistes à venir à Bougival. Avant eux, de nombreux maîtres, parmi lesquels Corot, avaient été séduits par nos berges de Seine. Turner y avait peint, en 1831, son célèbre tableau « Le débarcadère de l’île de Croissy à Bougival » et l’on parlait, dès le milieu du 19e siècle, d’une école de peinture de Bougival. Ces jeunes artistes traduisaient sur la toile la clarté du ciel, les reflets de l’eau, et les douces nuances des coteaux et des prairies : l’Impressionnisme venait de naître.

De Pauline Viardot à Georges Bizet

Les peintres n’étaient pas seuls à fréquenter Bougival. L’écrivain Tourgueniev et la cantatrice Pauline Viardot recevaient aux Fresnes écrivains et musiciens célèbres, parmi lesquels Emile Augier, Prosper Mérimée, les frères Goncourt, Fauré, Saint-Saëns, Gounod … Gustave Flaubert avait sa chambre à la « datcha » qu’avait fait construire Tourgueniev dans le parc de la propriété. Alphonse Daudet et Guy de Maupassant séjournèrent aussi à Bougival et Alexandre Dumas fils y rencontra Marie Duplessis, qu’il immortalisa sous le nom de Marguerite Gautier dans « La Dame aux Camélias ». Georges Bizet composa « Carmen » dans sa maison au bord de la Seine, où il devait mourir peu après.

Julie Depardieu parle de Pauline Viardot

La guerre de 1870

Ce fut une courte mais pénible épreuve pour Bougival, occupée par les troupes prussiennes. Quelques héros s’y illustrèrent, dont le plus fameux, le jardinier François Debergue, qui fut fusillé par les Prussiens pour avoir coupé par trois fois les lignes télégraphiques ennemies. Deux autres patriotes, Cardon et Martin, furent exécutés quelques jours après lui.

La Belle époque

Après cette époque de deuil, Bougival profita pleinement de la « Belle Epoque ». Sa population passa d’un peu moins de 1000 habitants au début du 19e siècle à près de 3000 à l’aube de la « Grande Guerre ». Les guinguettes furent remplacées par les auberges, les hôtels et les restaurants qui s’étaient ouverts sur les rives de la Seine pour recevoir Parisiens, artistes et habitants des villes voisines venus en omnibus à rail. Et ce fut à nouveau le tourbillon des joutes nautiques, des bals et des feux d’artifice, etc…

Après la Première guerre mondiale

Après la « Grande Guerre », tout changea, à Bougival comme ailleurs. Notre ville se trouva naturellement entraînée dans l’extension citadine de l’ouest parisien. Les maisons des paysans disparurent, et l’on construisit des villas dans les vergers et les champs. Le pont de Bougival, édifié en 1858, immortalisé par Claude Monet, fut remplacé en 1969 par un ouvrage moderne, en liaison avec les nouvelles voies tracées entre La Celle Saint-Cloud et Croissy.

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